Le cri [Madame de Sévigné]

Voilà mon petit texte sur le tableau Le cri. Donnez-moi vos avis !

LE CRI

Je cours, cours, toujours plus vite, toujours plus vite. Le vent me pousse, me repousse, grogne, vocifère contre moi. Je n’y prête pas attention. Il faut que je coure. Je n’ai pas le temps de réfléchir, de m’arrêter, de respirer.
Un marteau tape. Le bruit assourdissant me fait mal aux oreilles. Les coups sont de plus en plus rapides, de plus en plus forts. Il faut que je leur échappe.
Alors je cours.
Je fuis.
Mon souffle est irrégulier. Je suis fatiguée. Mais je continue. J’entends le bruit de leurs pas. La masse poursuit son tapage de son côté. J’ai envie de vomir. La tête me tourne. Mes foulées diminuent au fur et à mesure que le temps avance. Je m’oriente vers une petite rue d’Oslo. Mes poursuivants ne se découragent pas. J’arrive bientôt sur le pont. Il est de bois. Il tremble en me voyant arriver. Sa vieille carcasse frémit faisant lever la tête à un peintre se tenant là. Sa toile blanche me cache le reste de son corps. Ses tubes de peinture gisent à terre comme s’il s’est énervé. Son regard vif et brillant croise le mien. Il a un tressaillement d’horreur. Comme hypnotisée, je me suis arrêtée devant lui. Silencieuse. La terre bouge. Bouge. Je vacille et porte les mains à mon crâne.
Un cri déchirant sort de ma gorge. Il fait taire cinq secondes – que cinq, hélas – tous ces bruits... Le marteau, les pas... Je hurle. Je ne vois plus rien. Je ne sens plus rien. Je n’entends plus rien. Rien que ce cri. Ce seul cri.
Qui résume toute ma vie.

***

Les hommes s’approchent, l’air furieux. Ils saisissent la jeune femme, en silence. Lorsqu’elle se sent touchée, elle se tait brusquement. Mes oreilles bourdonnent encore de ce hurlement perçant.
Ils l’emmènent dans un asile, me disent-ils. Je hoche la tête et je saisis mon pinceau. Mon inspiration est retrouvée. Je me laisse guider par mes émotions. Et sort alors de mon esprit la folle, sa douleur, son malaise.
Ses yeux vides.

Très bon texte !

Citation :

Ce seul cri.
Qui résume toute ma vie.

J'aime beaucoup cette phrase, qui ( je trouve ) retombe bien avec la dernière phrase ( ses yeux vides ) --> c'était fait exprès ?

Sinon l'usage de la première personne rend vraiment bien. Et le fait de se mettre dans la peau du peintre également.
C'est marant, on a vraiment envie d'en savoir plus sur cette femme.

je ne saurais mieux commenter qu'Amélie, je soutient donc tous ce qu'elle a dit.


et le mot de la fin, par Giselle :


Bravo

Merci beaucoup les filles ! Je suis contente que ça plaise.

@Amélie : bien sûr que c'était fait exprès ^^